Qu’est-ce que l’arthrose ?

Qu’est-ce que l’arthrose ?

L’arthrose est une maladie chronique altérant le cartilage et les tissus adjacents¹. Elle se caractérise par une destruction du cartilage qui s’étend à toutes les structures de l’articulation, notamment à l’os et au tissu synovial.²

L’arthrose est la maladie articulaire la plus répandue en France³. Les femmes sont trois fois plus touchées que les hommes.³ Elle peut toucher l’ensemble des articulations mais la fréquence de la maladie varie en fonction de la localisation :²
   - L’arthrose de la colonne vertébrale est la plus fréquente chez les 65 - 75 ans, elle touche entre 70% et 75% des personnes mais est généralement silencieuse.
   - La deuxième localisation la plus fréquente est au doigt (60%) et se manifeste par des déformations irréversibles.
   - Enfin, l’arthrose du genou et de la hanche touchent respectivement 30% et 10% des personnes âgées de 65 – 75 ans et s’avèrent invalidantes car elles sont situées sur des articulations qui portent le poids du corps.

L’arthrose est l’une des principales causes de la perte d’autonomie chez les personnes âgées.³

Quelles sont les causes de l’arthrose ?

Le cartilage tapisse les extrémités osseuses d’une articulation, leur permettant de glisser l’une sur l’autre². Dans l’arthrose, il perd en épaisseur, se fissure et finit par disparaître.²

L’arthrose est une maladie dégénérative qui se caractérise par :⁴
   - Une dégradation prématurée du cartilage articulaire qui se fissure. Des fragments du cartilage fragilisé se détachent et se retrouvent tels des grains de sables dans la cavité articulaire.
   - Un remaniement de l’os sous-chondral : l'os situé sous le cartilage prolifère et produit une collerette osseuse autour de l'articulation en réaction à l’excès de pression. Cette prolifération entraine alors l’apparition d’excroissances osseuses appelées ostéophytes.
   - Des épisodes d'inflammation synoviale responsables des douleurs de l'arthrose.

L’arthrose peut être primaire ou secondaire. L’arthrose est dite primaire (ou idiopathique) lorsque la cause n’est pas connue (comme dans la grande majorité des cas). L’arthrose primaire peut ne toucher que certaines articulations, comme le genou, ou de nombreuses articulations.¹

Dans l’arthrose secondaire, la cause est une autre maladie ou affection, de type :¹
   - Infection ;
   - Anomalie articulaire congénitale ;
   - Lésion ;
   - Trouble métabolique, par exemple, excès de fer dans l’organisme (hémochromatose) ou excès de cuivre dans le foie (maladie de Wilson) ;
   - Maladie ayant endommagé le cartilage articulaire, par exemple, polyarthrite rhumatoïde ou goutte.

Quels sont les facteurs de risques ?²

La destruction du cartilage est un processus pathologique lié à :
   - L’âge : l’arthrose concerne 3% des moins de 45 ans, 65% des plus de 65 ans et 80% des plus de 80 ans. En effet, en vieillissant, le cartilage qui recouvre les articulations tend à s’affiner. Les surfaces des articulations ne glissent plus aussi bien l’une contre l’autre. L’articulation peut donc être légèrement plus sujette aux lésions.¹
   - Des désordres métaboliques résultant notamment du diabète ou de l’obésité.
   - Un excès de pression liée à une surcharge pondérale, le port régulier de charges lourdes, une activité physique trop intense ou la pratique mal contrôlée de certains sports augmentent les contraintes mécaniques, contribuant à abîmer le cartilage.
   - Certaines maladies de l’articulation.
   - La fragilité naturelle du cartilage et certaines anomalies anatomiques ou séquelles de traumatisme (fracture articulaire, entorse négligée, luxation, ablation du ménisque).
   - L’hérédité est un facteur de risque dans certains cas, notamment pour l’arthrose des mains.

Quels sont les symptômes de l’arthrose ?³

L’arthrose se caractérise par des douleurs et des raidissements des articulations touchées. Les douleurs sont plus intenses au réveil, le temps que les articulations s’échauffent ou après un exercice plus soutenu que d’habitude. La maladie évolue par poussées à un rythme imprévisibles :²
   - Par des phases chroniques, au cours desquelles la gêne quotidienne est variable et la douleur modérée.
   - Par des crises douloureuses aiguës accompagnées d’une inflammation de l’articulation, au cours desquelles la douleur est vive, survenant dès le matin et parfois la nuit.

Lors de la phase chronique, il est recommandé de conserver une activité physique régulière. À contrario, l’articulation doit être mise au repos lors des crises douloureuses aiguës. C’est en effet au cours de cette phase qu’intervient la destruction du cartilage.²

Comment soulager les douleurs liées à l’arthrose ?

Avant d’établir tout diagnostic ou d’utiliser tout produit, consultez un professionnel de santé.

A ce jour, il n’existe que des traitements symptomatiques visant à soulager la douleur et combattre l’inflammation.² Des solutions médicamenteuses existent (antalgiques ou anti-inflammatoires non stéroïdiens) et doivent toujours être associés à des mesures non médicamenteuses personnalisées en fonction des pathologies associés et de la localisation de l’arthrose ; par exemple :²
   - La perte de poids en cas d’excès peut soulager la pression sur les articulations.
   - La pratique d’une activité physique régulière et d’intensité modérée en dehors des poussées inflammatoires, par exemple de la marche à raison de 3 fois une heure par semaine.
   - Des exercices de musculation et de mobilisation articulaire peuvent être conseillés par un kinésithérapeute. Leur pratique quotidienne contribue à diminuer la douleur, à prévenir l’enraidissement de l’articulation et les mauvaises postures.  
   - Eviter le port de charges lourdes.
   - Adapter son environnement à son état de santé, par exemple s’aider de rampes dans la baignoire ou mettre les ustensiles à portée de mains dans la cuisine.
   - Se munir d’une canne lors des poussées.
   - Porter des semelles orthopédiques en cas d’arthrose du genou (gonarthrose).

Le soulagement de la douleur liée à l’arthrose par le chaud ou le froid, dépend de l’état d’irritation des articulations. Utilisez le chaud pendant les phases chroniques en l’appliquant à l’endroit de la douleur : la chaleur diminue la douleur en favorisant une bonne circulation sanguine (par vasodilatation) ainsi qu’un apport en oxygène et en nutriments aux cellules, contribuant à la réparation des tissus. En cas de poussées inflammatoires, le froid est préconisé pour son effet anti-inflammatoire (par vasoconstriction). Ne pas appliquer de chaud lors des poussées inflammatoires.

Dans les deux cas, la chaleur ou le froid, via les messages nerveux qu’ils suscitent, agissent contre la sensation de douleur. La thermothérapie, comment ça marche ?

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